L'an 540 - La naissance

Colomban naît à Nobber, dans une riche famille du comté de Meath dans la province d’Aileach dans le nord-ouest de l'Irlande en 540. Sa mère voyait pour lui un bel avenir, mais, très vite, Colomban rejette les plaisirs du monde pour devenir étudiant de Semell à Cluain Inis dans le comté de Donegal. Vers 20 ans, il devient moine, sous la direction de Comgall, au monastère de Bangor près de Belfast. Il remplit plusieurs fonctions pendant près de 30 ans et il fonde le cloître de Durrow. Dans la tradition des moines voyageurs irlandais, il décide de s'exiler définitivement vers 585. Il part avec 12 compagnons vers l'Europe : Gall, Autierne, Cominin, Eunoch, Eogain, Potentin, Colomban le jeune, Desle, Luan, Aide, Léobard, Caldwald. Ils traversent la mer d'Irlande sur leur curragh, bateau souple fait de lattes enveloppées de cuir. Puis ils longent les côtes de la Cornouailles anglaise et font étape près de Tintagel. Les deux villages de Saint-Colomb-Major et Saint-Colomb-Minor témoignent de ce passage. 

L'an 585 - Le débarquement

Colomban arrive sur le continent dans les années 580-5905,6,7. Dans les traditions, Colomban et ses compagnons débarquent sur la plage du Guesclin en Saint-Coulomb près d'Alet (Saint-Malo) en Bretagne. Une croix en marquerait le souvenir et un lieu-dit portant le nom d'ermitage serait une trace que le groupe a séjourné en ce village. Ensuite, ils se dirigent vers Reims, en passant par la vallée de la seine , puis la Vallée de la Marne. Colomban souhaite rencontrer Childebert II, le roi d'Austrasie pour solliciter un lieu de séjour. Il obtient le droit de s'installer dans ce royaume. Le groupe repart alors vers Châlons-en-Champagne, Langres, à la recherche d'un endroit propice à leur installation. 

L'an 587 - Annegray et 590 - Luxeuil

Ils arrivent dans les Vosges saônoises et se fixent sur le site d'Annegray8 (Anagrates) au pied de la montagne Saint-Martin, sur la commune actuelle de La Voivre dans la Haute-Saône9, sur le site d'un ancien castrum romain ruiné10. Les moines entreprennent le défrichement des bois, la construction de bâtisses de chaume. En même temps, ils accueillent les malades et commencent la formation de nouveaux moines. Colomban effectue une première retraite dans une grotte de la montagne (actuellement sur le territoire de Sainte-Marie-en-Chanois). Selon la légende, la grotte était occupée par un ours qui la lui céda, et Colomban lui-même aurait fait jaillir la « source miraculeuse » située à proximité. 
Devant le succès des vocations, Colomban décide de créer un nouveau monastère à Luxeuil11, lieu plus accessible et pourvu de sources aux vertus thermales. Lui et ses moines y pratiquent une vie contemplative équilibrée par un fort travail manuel. Ils se consacrent à l'éducation, aux œuvres charitables, à l'évangélisation. 

L'an 603 - Conflit avec l'Église franque

Le concile de Chalon est réuni en 603 pour statuer sur la question du calcul de la date de Pâques qui est fixée différemment par l’Église romaine et les Irlandais. L'Église franque suit le canon ou cycle pascal déterminé pour 532 ans, à partir de la 28e année de l'ère, en 457 ou 462 par Victorius d'Aquitaine, qui utilise le calendrier julien. Il a été adopté par le concile d'Orléans de 541. Le calendrier irlandais est calculé à partir du comput de saint Anatole évêque de Laodicée qui vivait en Syrie au IIIe siècle (vers 276). Colomban s'oppose aux évêques mérovingiens, ne cède pas, en appelle au pape, Grégoire Ier. 

L'an 607 - Le conflit avec Brunehilde

Colomban rencontre à Boucheresse (Trévilly) Brunehilde, grand-mère du roi Thierry II. Alors qu'elle souhaite lui présenter ses petits-enfants, Colomban s'insurge : « ils ne recevront pas le sceptre royal car ils sont issus de mauvais lieux ». Pour lui, ce sont des « bâtards ». En effet, le roi Thierry II de Bourgogne n'avait pas d'épouse légitime et ses enfants étaient issus de plusieurs concubines. De guerre lasse, Thierry II avait épousé Ermenberge, princesse wisigothique en 607, mais elle fut répudiée au bout d'un an. Cette entrevue est le début des ennuis de Colomban avec Brunehilde. 

L'an 610 - L'expulsion ratée

La reine Brunehilde profite du conflit de Colomban avec l'Église franque pour lui ordonner de partir avec ses disciples irlandais et armoricains. C'est donc le départ de Luxeuil vers Nantes en suivant la Loire. Ils passent par Besançon, Autun, Auxerre, pour atteindre la Loire à Nevers. Ils continuent en bateau vers Orléans, Tours puis Nantes où ils embarquent sur un navire en partance vers l'Irlande. Mais c'est un faux départ. Après un échouage, ils se retrouvent sur la côte sud de Bretagne. 
Colomban décide de rester sur le continent et d'aller voir le roi de Neustrie. Lui et ses compagnons remontent vers le nord en longeant l'Armorique où règne le jeune roi breton Judicaël. Colomban le connaît par l'intermédiaire de son conseiller saint Malo qui a séjourné à Luxeuil. Ils poursuivent leur route par Rouen, puis Soissons. Colomban est très bien accueilli par Clotaire II qui lui accorde son amitié et l'invite à s'installer près de lui.

C'est lors de ce cheminement vers Reims après Soissons que Colomban et ses compagnons séjournent durant l'hiver 610-611 chez Authaire, dignitaire à la cour de Clotaire II. Durant sons séjour dans sa villa d'Ussy-sur-Marne, le moine bénit deux (ou trois selon les sources) enfants d'Authaire : Adon l'aîné qui fondera le monastère de Jouarre, Dadon connu sous le nom de St Ouen qui fondera le monastère de Rebais (et Radon, qui fondera le prieuré de Reuil).

L'an 612 - Bregenz

Colomban préfère poursuivre son périple vers les peuples germaniques. Le groupe passe par Meaux, La Ferté-sous-Jouarre, puis Metz, capitale du roi Thibert II d'Austrasie. Le roi lui propose aussi de s'installer sur son domaine mais Colomban doit quitter l’Austrasie à cause de la défaite de Tolbiac où Thibert II est battu par son frère Thierry II. Thibert II est enfermé dans un monastère puis tué sur ordre de Brunehilde, sa grand-mère. Thierry II s’approprie l’Austrasie. Colomban poursuit sa route avec la barque qui fut mise à sa disposition. 
Le bateau traverse Mayence, puis, remonte le Rhin jusqu'à Bâle puis Waldshut. En suivant l'Aar et le lac de Zurich, ils arrivent à Tuggen. Ils repartent pour aller s'installer à Bregenz, sur la rive sud du lac de Constance, sous la protection du roi Clotaire II de Neustrie. Ils construisent un nouveau monastère. Colomban s'isole à nouveau en montagne. 

L'an 614 - Bobbio

À nouveau menacé par la haine de Brunehilde, au faîte de sa puissance après la victoire de Thierry sur Thibert, Colomban préfère quitter Bregenz et passer les Alpes. Le groupe des moines irlandais a vieilli. La maladie atteint Gall qui s'arrête en route et fonde le monastère qui porte son nom. À Coire, le moine Sigisbert se sépare du groupe et serait parti fonder un monastère à Disentis. Enfin, Colomban atteint le col du Septimer et redescend vers le lac de Côme et la plaine du Pô. 
Colomban sollicite d'Agilulf, roi de Lombardie, l'octroi d'une terre. Il obtient la protection du roi et, surtout, de la reine Théodoline. Après quelque temps à Milan, Colomban part s'installer dans la vallée de Bobbio. Lui et ses moines construisent de nouveau un monastère autour d'une vieille chapelle. 
Le roi des Francs Clotaire II ayant vaincu Brunehilde, il députe l'abbé de Luxeuil Eustaise pour rappeler saint Colomban en France12. 
La communauté de Bobbio a pris son rythme. Colomban s'est retiré dans un ermitage sur les hauteurs de Coli. C'est là qu'il meurt le 21 novembre 615.

La nouvelle croix de l’anse du Guesclin est une réalisation de l’association des Amis Bretons de Colomban. C’est une nouvelle contribution au patrimoine culturel, historique et spirituel de Saint-Coulomb. Elle est l’œuvre de Aymeric Louvet et Lucien Mazé – deux tailleurs de pierre de Créhen près de Plancoët.

Au 7ème siècle

C'est vers 585 que Colomban et ses compagnons débarque sur le continent. Une croix sur la plage du Guesclin en Saint-Coulomb près d'Alet (Saint-Malo) en Bretagne en marquerait le souvenir. Ils se dirigent vers l'est par les vallées de la Seine et de la Marne jsuqu'à s'établir à Luxeuil. C'est lors de l'hiver 610-611 qu'ils séjournent - sur la route vers Nantes - sur notre territoire avant de continuer jusqu'à l'Italie où St Colomban s'éteindra en 615 après avoir fondé un dernier monastère à Bobbio.

De nos jours, sur la trace du moine

Vers un itinéraire culturel européen

"Colomban : le saint patron de tous ceux qui aujourd’hui cherchent à construire une Europe unie" (Robert Schuman, 1950 à Luxeuil)

Le 13 mars 2014 une association a été créée sous droits italiens (siège : Bobbio) par les maires de Bangor (Irlande du Nord), Bobbio (Italie) Luxeuil-les-Bains (France) et avec le concours des associations colombaniennes d’Irlande, d’Italie et de France.

Elle a pour but d'inscrire le Chemin européen de Saint Colomban aux Itinéraires Culturels Européens et de relier le comté de Leinster (naissance) à  Bobbio (décès) via Bangor (lieu de formation), Luxeuil (1e fondation monastique) et de faire reconnaître l’influence monastique de Colomban en Europe centrale.

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